Le processus créatif de Koike est intimement lié à sa collection Wunderkammer de cartes postales. Il nous parle de l'unicité de chaque pièce et du soin méticuleux qu'il leur accorde : « Lorsque je travaille sur un projet centré autour d'une seule photographie, je réalise de nombreuses copies, car je ne possède qu'un seul original et je ne peux me permettre d'erreurs lors de la découpe et de l'édition. » Cette rigueur met en lumière le rythme lent et précis qui est requis pour un véritable artisanat. Dans un monde qui valorise souvent la rapidité et l'efficacité, son approche témoigne de l'importance de prendre son temps. « Dans mon travail, je prends le temps qu'il faut ; tant que je ne suis pas satisfait, je n'interviens pas sur l'image, car il s'agit d'une pièce unique. Faire une erreur, c'est clore l'histoire de l'objet », précise-t-il, illustrant ainsi combien le temps et la patience sont essentiels pour préserver la valeur narrative et émotionnelle de chaque carte postale.

Cette philosophie de la lenteur dépasse le cadre du travail créatif de Koike et imprègne sa vie quotidienne, brouillant ainsi les frontières entre passion et profession. « Ma vie et mon travail sont presque indissociables. Les meilleures idées me viennent lorsque je suis sur mon canapé, simplement en laissant mon esprit vagabonder. La plupart du temps, je n'ai pas l'impression de faire quoi que ce soit, mais dans mon esprit, je rassemble les pièces du puzzle jusqu'à ce que j'en sois convaincu », explique-t-il. Une telle approche remet en question la notion contemporaine de productivité effrénée, en privilégiant au contraire les moments de réflexion et de repos pour l'esprit.

L'artiste reconnaît la valeur intemporelle du travail manuel dans une époque dominée par les processus numériques. « C'est tellement différent du travail numérique, car il se produit des coïncidences inattendues, du hasard. Lorsque je commence à expérimenter avec des photos, il faut des stimuli qui n'existent pas dans le domaine numérique », observe-t-il. Selon lui, cette approche tangible est essentielle pour saisir les « heureuses simultanéités » qui sont souvent à l'origine de l'innovation.

En adhérant à cette philosophie, Koike a été invité à explorer l’essence de l’inspiration derrière la collection automne/hiver 24 de Doucal’s : Ice Club – une expérience alpine authentique. Cette œuvre évoque un voyage éthéré, inspiré par des cartes postales alpines anciennes, et illustre comment une image peut être transformée par le jeu des perspectives, sublimée par le toucher de nos mains.